Mercredi 2 Juin 2021, Journée : Des internes et jeunes professionnels
Des inscrits aux DPC
CA, CS et AG de la SFPEADA

Professeur de pédopsychiatrie à l’Université de Reims Champagne-Ardenne et chef du service de Psychothérapie de l’enfant et de l’adolescent du pôle femme-parents-enfant au CHU de Reims. Doctorat en psychopathologie fondamentale et Psychanalyse (ED 450 de Paris Diderot). Affiliée au laboratoire C2S Cognition Santé Socialisation (EA 6291).
Axes de recherche : en périnatalité (interactions parents-enfant, prématurité, déni de grossesse, dépression périnatale), et en cognition sociale (études longitudinales).
Expert psychiatre et pédopsychiatre près de la Cour d’Appel de Reims. Présidente du CNU (Conseil National Universitaire) de pédopsychiatrie (sous-section 49-4).

Nous parlerons de la façon dont se construit notre pratique dans la pluridisciplinarité et avec une diversité dans les approches. Il ne s’agit pas de juxtaposer des fonctions différentes, mais de créer des liens nécessaires, un liant pour structurer et donner du sens au projet de soin. Une équipe qui travaille ensemble, ce n’est pas une équipe où chacun travaille bien l’un après l’autre mais où chacun travaille réellement l’un avec l’autre. Adresser un patient à un collègue ne relève pas d’une simple indication, c’est un travail de co-construction qui prend appui sur une reconnaissance réciproque dans le cadre de la direction de cure. Chacun parlera ainsi de sa pratique spécifique et de la façon dont elle s’articule à la pratique de l’autre autour de l’enfant et sa famille, en y associant éventuellement les partenaires. Nous verrons aussi comment l’institution porte et favorise ce travail.

Antoine GUEDENEY, né en 1953, docteur en psychologie du développement, est professeur de psychiatrie périnatale, de l’enfant et de l’adolescent à l’université de Paris. Son expérience de pédiatre en service militaire au Tchad l’a conduit à développer l’échelle d’alarme détresse bébé (www.ADBB.net) à partir de 2001, et à participer ou à initier plus d’une douzaine d’études de validation ou d’applications dans divers pays et diverses situations cliniques. Il fut l’investigateur principal de la recherche CAPDEP, première étude française contrôlée de prévention précoce. Il dirige actuellement la recherche MLADO, PHRC national consacré à la prévention du suicide chez les adolescents et jeunes adultes des Missions Locales de Paris. Antoine GUEDENEY a été membre du Board de la WAIPAD puis de la World Association for Infant Mental Health de 1989 à 2012 et qu’il a présidée de 2008 à 2012. Il est le rédacteur en chef de Devenir, dédié à la périnatalité et à la petite enfance. Il coordonne avec Nicole Guedeney le DU attachement et le DU développement précoce et périnatalité avec Julie Le Foll à Paris université.

"Construire de l'alliance de travail en pédopsychiatrie, du bébé à l'adolescent" la conférence  propose l’idée que l’évaluation est une étape cruciale de l’intervention en pédopsychiatrie, Puisque nous sommes nos propres  outils de notre travail, la construction d’une alliance de travail est essentielle. L’évaluation véritable ne se faisant que dans la relation, tant avec l’enfant , si jeune soit-il qu’avec les parents. L’évaluation est la première étape de l’intervention, dont elle mesure ensuite l’efficacité. Elle s’appuie sur l’utilisation d’outils validés, et sur une connaissance du développement précoce dans toutes ses dimensions qui soit moderne et basée sur des données validées , et non pas sur des hypothèses théoriques. L’évaluation  est une enquête, avec et pour l’enfant, et le contraire d’une devinette.

Jean-Marc BALEYTE est professeur de pédopsychiatrie de l’université Paris-Est Créteil. Il dirige le service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au CHIC (Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil) et la Maison de l’Adolescent du Val-de-Marne. Il coordonne le GREC (Groupe de Réflexion Ethique du CHIC), après avoir participé à la création et dirigé l’Espace de Réflexion Ethique de Normandie. Il fait partie du Collège National Universitaire de pédopsychiatrie. La pédopsychiatrie systémique propose des dispositifs innovants d’intervention auprès des enfants et des adolescents et de leur famille, de leur école, de leurs foyers éducatifs ou sociaux, par exemple au moyen d’unités mobiles qui se déplacent dans les pouponnières, les écoles, les familles ou les foyers de l’ASE. La philosophie d’intervention de ces dispositifs est indissociable des principes éthiques d’attention à la vulnérabilité des enfants et des adolescents dans leur contexte de vie.

L’UMMIS : UNE UNITE SYSTEMIQUE ET FAMILIALE PRECONISEE EN MILIEU SCOLAIRE

Jean-Marc Baleyte

Par voie de publication au Bulletin Officiel de l’Education Nationale du 03/09/2019 (circulaire n° 2019-122), le gouvernement français préconise un nouveau cadre de prévention et de prise en charge des violences en milieu scolaire, notamment l’intervention d’une unité mobile mixte d’intervention scolaire, telle que l’UMMIS.

L’UMMIS a été mise en place à Créteil depuis juillet 2018 à titre expérimental, via une convention entre l’Agence Régionale de Santé du 94 et l’Académie de Créteil, pour répondre notamment au besoin de prise en charge à l’intérieur de la classe d’élèves dits « hautement perturbateurs ».

Le contexte social actuel est qu’il y a, au sein de l’Education Nationale, de plus en plus de signalements de violences d’élèves au sein de l’école (qui se traduisent par un nombre accru de remontées d’incidents, d’accidents de travail) qui impactent le climat scolaire global et la qualité de vie des enseignants comme des familles. En parallèle, les structures de soins pédopsychiatriques ne parviennent pas à répondre à un nombre croissant de demandes émanant du champ scolaire et les dossiers MDPH sont de plus en plus nombreux.

L’UMMIS est composée d’une équipe interinstitutionnelle et mobile : enseignants régulateurs de l’Education Nationale et équipe soignante de pédopsychiatrie du CHIC (pédopsychiatre, psychologue systémicien, neuropsychologue, orthophoniste, éducateur spécialisé).

L’UMMIS intervient à la demande de l’école et de l’inspecteur de circonscription lorsqu’une équipe pédagogique est en grande difficulté face à un élève hautement perturbateur, malgré les aménagements pédagogiques et éducatifs de l’école, l’intervention des familles et les recours usuels de niveau 2 : RASED, santé scolaire, structures éducatives et/ou de soins externes.

L’UMMIS a pour objectifs de soutenir l’inclusion scolaire, d’évaluer le fonctionnement cognitif et le développement de l’enfant, de favoriser l’accès aux soins et d’impliquer les familles, au moyen d’un contrat tripartite école/famille/UMMIS et pour une durée limitée de 6 mois.

Pour cela, l’UMMIS procède au diagnostic de situation, en hiérarchisant et en articulant les expertises médicales et neuropsychologiques aux différentes expertises (celle de l’école, celle de la famille, celle des autres acteurs impliqués). Ce méta-système mobilise de nouvelles modalités de régulation des interactions entre famille, enseignants et soignants.

L’UMMIS intervient à la fois de façon directe auprès des enfants, et indirecte auprès des différents acteurs, à l’école, à domicile et à l’hôpital. La disponibilité et l’engagement sont garantis par la mise en place rapide des interventions.

Pour la première fois en France, l’UMMIS a également mis en place un dispositif de classe des familles, sur le modèle des Family Classes du Marlborough Family Service de Londres, consistant à accueillir plusieurs enfants présentant des difficultés scolaires et leurs parents au sein d’une classe animée par des enseignants et des thérapeutes familiaux, pour une matinée par semaine pendant 8 semaines. Ce dispositif vise un travail de mentalisation des difficultés s’appuyant sur l’expérimentation partagée de contextes nouveaux d’apprentissage. Aux termes d’un an d’expérimentation, l’UMMIS a pris en charge 50 enfants et a réalisé 420 interventions directes et indirectes. Elle a recueilli une adhésion unanime des familles et des enseignants et a démontré son intérêt sur le climat scolaire. Ses premiers résultats suggèrent une diminution du nombre de remontées d’incident, et un effet positif sur l’inclusion scolaire d’élèves pour lesquels des orientations en structure spécialisée ont été abandonnées. Elle a permis l’orientation de certains enfants et leur famille vers des soins psychiatriques.

Pédopsychiatre / Chef de clinique au CHU de Reims
Coordonnateur du Centre de Ressources Autisme de Champagne-Ardenne, j’ai l’occasion de rencontrer des mineurs, des adultes, leur famille et les nombreux intervenants (sanitaire, médico-social, école, protection de l’enfance) dans le cadre de bilans dans les situations de cas complexes. Responsable du dispositif de consultations dites de crise de l’inter secteur Marne nord – rencontre durant 3 consultations de tous les intervenants (famille, famille élargie, école et souvent protection de l’enfance) afin de mobiliser les personnes dans des situations de souffrance psychique. Doctorant en psychologie, étude des accueils familiaux thérapeutiques, exemple de l’intrication sociale / sanitaire dans les situations de séparation et placement.

Psychanalyste, Société Psychanalytique de Paris. Exercice libéral auprès d’enfants, d’adolescents et d’adultes. Consultations psychanalytiques au sein du service psychologique de l’INSEAD (Institut Européen d’Administration des affaires, Fontainebleau) auprès d’étudiants MBA et EMBA, et auprès du corps professoral et des employés. Cofondatrice et codirectrice de la revue en ligne « Les Enfants de la Psychanalyse » : www.lesenfantsdelapsychanalyse.com
Chargée de TD à l’université Paris-Descartes, master psychologie, psychopathologie clinique psychanalytique

Psychologue clinicienne, psychanalyste, membre de la Société Psychanalytique de Paris (SPP)
Exercice libéral à Paris et psychothérapeute au sein de l’unité d’hospitalisation temps plein pour adolescents et jeunes adultes de la Clinique Villa des Pages (78).
Co-fondatrice de la Revue en ligne « Les Enfants de la Psychanalyse » : www.lesenfantsdelapsychanalyse.com
Co-fondatrice du séminaire Rencontres Cinéma et Psychanalyse
Chargée d’enseignements à l’Institut de Psychologie (Université Paris V)

PH en pédopsychiatrie, je travaille au CHU d’Angers dans les services de pédiatrie et de la maternité depuis plusieurs années. Mes thématiques de recherche se situent au cœur de la pédopsychiatrie de liaison.

La pédopsychiatrie de liaison est une discipline complexe et d'une immense richesse. Au carrefour du corps et de l'esprit, le pédopsychiatre de liaison n'oppose jamais, il tisse inlassablement des liens. Liens entre équipes soignantes, entre patients, familles et soignants de pediatrie, entre corps et psyché. Quand l'opposition existe, le pédopsychiatre veut accorder, constituer ou reconstituer un tout, seul moyen d'appréhender l'humain dans sa singularité. De la rigueur scientifique à la complexité d'un être, le pédopsychiatre de liaison se veut décodeur, appareil à penser et à mieux s'entendre.

Psychomotricienne, psychologue clinicienne de formation
Coordinatrice du département des rééducateurs au sein du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de la Pitié-Salpêtrière, Paris
Directrice de l’institut de formation en psychomotricité, faculté de médecine Sorbonne université
Membre du conseil scientifique de la SFPEADA
Membre du CIPS

Psychomotricienne, psychothérapeute, thérapeute en relaxation analytique Sapir. Auteur de nombreux articles et plusieurs ouvrages, elle fait de nombreuses formations et conférences en France et à l’étranger Elle travaille en privé à Sceaux. Elle supervise des équipes hospitalières dans leur travail de thérapie psychomotrice.
Elle enseigne à l’IFP Pitié-Salpêtrière, faculté de médecine Sorbonne université, à l’IFP de Lille, à L’IFP de l’île de la Réunion.
Elle est membre de la SFPEADA. Elle est formatrice et secrétaire de l’AREPS. Elle est fondatrice et responsable formation de l’association Vivre l’eau. Elle a reçu le prix Sapir de la Fondation de France en 2003 pour l’un de ses travaux de recherche théorico clinique.

L’évaluation est au cœur des débats actuels. Dans les différents secteurs de soin, se sont développés des outils pour aider à la démarche diagnostique et préciser les modalités et projets de soin.

La psychomotricité n’est pas absente de ce débat. La recherche qui anime certains de nos collègues autour des tests spécifiquement psychomoteurs, le prouve. Cette recherche, actuellement très active, va de pair avec l’intérêt partagé dans différents champs théoriques pour la dynamique psycho corporelle – fondamentale dans la construction du sujet – et ses dysfonctionnements ou ses troubles.

A l’origine, et pendant des années, les psychomotriciens ont « récupéré » des tests délaissés par les psychologues : Mira Stamback, Brunet Lézine, Marthe Vyl, en sont des exemples bien connus. Il est donc bien légitime de vouloir pour la psychomotricité d’aujourd’hui des outils d’évaluation spécifiques qui s’ancrent sur un savoir faire et une expérience d’une cinquantaine d’années maintenant.

Nous nous proposons dans cette intervention, de définir les fondamentaux qu’explore le bilan psychomoteur – des fondamentaux sur lesquels repose l’organisation psychomotrice du sujet – et à partir de quel critère et grille de lecture les indications recueillies peuvent être précieuses et surtout complémentaires à d’autres bilans, pour affiner la démarche diagnostique.

Nous évoquerons les différents bilans et tests, leurs « indications » selon les questionnements que posent les patients ainsi qu’en fonction des tranches d’âges (enfants, adolescents, adultes, personnes âgées). Nous évoquerons également les différentes études actuelles.

Mais nous questionnerons également les risques d’une « sur évaluation » dont le seul critère serait la simple objectivation des troubles. Réduire l’humain à ses appareillages ou le considérer dans son seul rapport à la norme – la norme devenant l’étalon de mesure incontesté et incontestable – n’est évidemment pas le but d’une évaluation sensible. Le temps de l’évaluation psychomotrice est avant tout un temps de rencontre où observations qualitative et quantitative se tissent, fruit d’une expérience considérée comme « un catalyseur de réactions corporelles, comportementales, relationnelles, émotionnelles », et trouve sa véritable spécificité en ne négligeant aucune de ces composantes.